La force des lendemains

À la question mal posée : “que faut-il faire pour accéder à la vie éternelle ?” La réponse vraie qu’il faut mettre de l’éternité dans notre vie. En fait, nous devrions vivre comme si notre existence devait toujours durer. aimer comme si nos affections ne devaient point périr. Lutter pour des causes que le temps ne concerne point . Que serait-ce qu’un amour pour un temps, des attachements provisoires, des tendresse interchangeables, des amitiés d’occasion?

Lorsqu’on obéit aux devoirs, compose-t-on avec les circonstances, ou bien plutôt ne s’impose-t-on pas une obligation absolue, que rien ne saurait faire cesser ? Croit-on vraiment, où vit t-on une fois sans lendemain ? Notre idéal n’est-il qu’un accommodement d’intérêt médiocre, un jeu subtil d’avantages immédiats, où sommes-nous capables d’entrevoir et de défendre de grandes causes ?
Il n’est rien de plus réel que ce qui est éternel : ce que je sais qui me dépasse et m’oblige, et sera toujours tel, c’est en réalité ce qui me conduit. Oui, vraiment, c’est la noblesse de l’homme que d’aimer pour l’éternité ; de consacrer sa vie, non au bien-être éphémère, mais aux réalités éternelles ; de regarder l’épreuve, et la souffrance (et la vieillesse, et le dénuement), non en fonction du mal qu’ils apportent, mais des surpassements qu’ils permettent.
Mettre de l’éternité dans sa vie : c’est par là que vient la force des lendemains.